samedi 18 juin 2011

Restauration la chapelle de l'oratoire

  Le château de Vitré est une vaste forteresse bâtie à partir du XIIIe siècle sur un plan triangulaire. Construit en surplomb de la vallée de la Vilaine, son front Sud-Ouest est défendu par quatre tours : la tour Saint Laurent, la tour de l’Argenterie, la tour de l’Oratoire, et la tour Montafilan.
  Le présent projet de restauration concerne la tour de l’Oratoire. Celle-ci renferme à l'étage l'ancien oratoire seigneurial, dédié à Saint Michel, qui lui a donné son nom, et abrite aujourd’hui les collections du musée. La tour primitive fut édifiée à la fin du XIVe et au début du XVe sur un plan semi circulaire, comme nous le montre un plan attribué à Dehuz de 1738. Un escalier à vis au Nord-Est la reliait alors à un logis, aujourd’hui disparu par des galeries.
Guy XVI de Laval-Vitré, amiral de Bretagne, gouverneur et lieutenant général pour le roi en Bretagne, fait édifier sur la face sur cour dans les années 1530 une absidiole, précoce témoin du style Renaissance en Bretagne.
Son décor exceptionnel, se compose :
  • d’un culot à ressauts, orné d’une superposition de motifs à l’antique
  • d’un niveau d’allèges, orné de trois médaillons armoriés : au centre le blason de Guy XVI
    Laval-Montfort, à droite celui de sa première épouse Anne de Montmorency, à gauche celle de sa seconde épouse Antoinette de Daillon
  • d’une série de trois arcatures, dont l’arcature centrale est murée à l’extérieur formant une
    niche méplate, les angles sont garnis de pilastres ornés de grotesques et de chapiteaux
  • d'une demi coupole à écailles sommée d'un clocheton
  Délaissé à la fin du XVIIe siècle, le château se dégrade lentement. Gravement fissurée sur sa
face extérieure semi-circulaire, la partie de la tour côté ville est entièrement reconstruite après 1738, sur un plan rectangulaire. Un chemin de ronde en encorbellement est alors créé afin de mieux s’intégrer à l’ensemble du front Ouest. Au moment de la révolution le château sera
transformé en prison après la destruction du logis par un incendie en 1795. Un mur établi
entre la tour de l’Oratoire et le châtelet, vient isoler la partie Nord du château.
  Vers 1897 des travaux d'entretien sont réalisés sur l'absidiole par l’architecte Langlois qui
reprend les maçonneries de la coupole, de la niche méplate centrale et des allèges latérales. Il
supprime également l’épais badigeon qui la recouvrait. Ses sculptures sont à cette époque en
assez bon état de conservation.
  L’architecte Charles Laloy poursuit le chantier, entre 1899 et 1901, par de plus amples
travaux. Le mur pignon ainsi que l’absidiole sont alors entièrement déposés, puis remontés ;
la pointe du pignon étant couronnée d’une chevronnière en granite, modifiant assez
considérablement la silhouette initiale de la tour. La voûte nervurée de l’intrados de la
coupole de l'absidiole, ainsi que les vestiges de décors peints disparaissent au cours de cette
campagne. Laloy réalise une série de moulage des sculptures. Restée inachevée, cette intervention laisse les pierres neuves épannelées, la niche centrale non réalisée, la demicoupole sans écailles, et la chapelle dépourvue de plancher, portes et vitraux.
  En 1904 l’architecte Darcy reconstruit la galerie à arcade reliant en rez de chaussée la tour de l’Oratoire et la tour de l’Argenterie.

  Quelque temps plus tard, en 1921 l’architecte Marcel observe trois états de dégradation des parements de l’absidiole: le niveau du culot apparaît bien conservé, le niveau des cartouches à médaillon en assez bon état et le niveau supérieur un état médiocre ou mauvais. Il faudra attendre 1924, pour voir s'achever l'intervention sur niveau supérieur : les parties hautes des jambages refaites en pierre de Tercé, ainsi que les 3 arcs en plein cintre et les 4 ensembles de chapiteaux Renaissance. La niche méplate est reconstruite et les baies clôturées de vitraux losangés.
Comme l’avait fait l’architecte Laloy en 1899, l’architecte Cornon réalise en 1946 une seconde série de moulages de la sculpture.
  En 1970, l’architecte Boiret entreprend la restauration de la couverture et de la charpente de la tour avec pose d' ardoises des Lacs. La chevronnière néogothique en granit est alors
supprimée.

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